Dystopie et personnages féminins

Auteurs-es

  • Alexia Jingand Université de Strasbourg

Résumé

Nous nous intéressons aux représentations sociolinguistiques d’œuvres dystopiques à travers la figure de la linguiste savante. Genre littéraire très populaire et médiatisé, la dystopie véhicule des représentations de la femme – a fortiori de la femme savante, et spécialiste des pratiques langagières. S’appuyant sur les travaux d’Anne-Marie Houdebine sur les représentations sociolinguistiques et de Dennis Preston sur la linguistique populaire, notre travail s’articule autour de trois nouvelles, chacune issue de la littérature dystopique. Les personnages féminins y sont souvent passifs, tant sur le plan narratif que sur le plan scientifique. Les représentations, portées par des auteurs de sexe masculin, effacent la femme dans la sphère scientifique et sociale et lui attribuent des rôles stéréotypés. Ce constat est permis par une analyse binaire du corpus comparant les résultats obtenus pour les personnages féminins à ceux obtenus pour les personnages masculins. Notre travail s’achève sur le rapport des nouvelles à la langue, qui devient un personnage à part entière. En effet, les réactions relatives à la langue et son évolution dévoilent un riche éventail émotionnel et de forts engagements physiques de la part des personnages masculins : la langue est une autre figure féminine, pour laquelle on se bat, mais qui demeure pétrie de passivité.

Téléchargements

Publié-e

2024-02-09

Numéro

Rubrique

Articles